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L’Arménie rejoint officiellement la Cour pénale internationale

La décision d’Erevan de rejoindre la CPI avait suscité le courroux de la Russie, alliée traditionnelle de l’Arménie.


La façade des bureaux de la Cour pénale internationale à La Haye (Pays-Bas), le 3 juin 2019. [PETER DEJONG / AP]

L’Arménie est formellement devenue Etat partie de la Cour pénale internationale (CPI), décision que la Russie, son alliée traditionnelle, avait jugé inamicale. « Le statut de Rome [créant la CPI] est officiellement entré en vigueur pour l’Arménie le 1er février », a annoncé à l’Agence France-Presse le représentant arménien pour les affaires juridiques, Yeghishe Kirakosyan.


En mars, le tribunal international sis à La Haye a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe, Vladimir Poutine, pour avoir organisé ou autorisé la déportation illégale d’enfants ukrainiens en Russie. Erevan est désormais tenu d’arrêter le président russe s’il met le pied sur son territoire.


Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé en octobre que l’Arménie avait pris « une mauvaise décision » en ratifiant le statut de Rome. Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a tenté d’apaiser les craintes du Kremlin, assurant que la décision n’était pas dirigée contre la Russie.


« En adhérant à la CPI, l’Arménie se dote d’outils sérieux pour prévenir les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sur son territoire », a assuré M. Kirakosyan. « Cela concerne avant tout l’Azerbaïdjan », avec lequel l’Arménie a mené deux guerres au sujet de la région contestée du Haut-Karabakh, a-t-il ajouté.


Fossé entre Moscou et Erevan


Mais la décision arménienne illustre le fossé qui est en train de se creuser entre Moscou et Erevan, l’Arménie reprochant à la Russie son inaction apparente dans le conflit qui oppose de longue date l’Arménie à son voisin l’Azerbaïdjan.


L’Arménie avait signé le statut de Rome en 1999, mais ne l’avait pas ratifié, évoquant alors des contradictions avec sa Constitution. Erevan, qui s’était rapproché de l’Occident ces derniers mois, s’est senti lâché par la Russie pendant la récente offensive de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, ce que le Kremlin nie.


La Russie avait déployé il y a trois ans une force de maintien de la paix dans ce territoire après une brève attaque de l’Azerbaïdjan. Mais ses troupes n’ont pas bougé lors de la dernière offensive de Bakou, qui a remporté une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh.

 

(c) 2024, Le Monde avec AFP


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