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Lemkin Institute

Des milliers d'enfants ukrainiens déportés en Russie, la Cour pénale internationale saisie

L'association "Pour l’Ukraine, leur liberté et la nôtre" a saisi la Cour pénale internationale (CPI), le 21 décembre 2022, lui demandant d’ouvrir une enquête pour "génocide". Des milliers de mineurs ukrainiens ont été transférés illégalement et de force en Russie. Arrachés à leurs parents, ils peuvent être adoptés par des familles russes.


[SOPA Images | Getty Images ]

Des chiffres glaçants. Le 10 novembre 2022, Amnesty International publiait un rapport indiquant que, depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier, 10 764 mineurs ukrainiens avaient été transférés illégalement et de force par des forces russes en Russie ou dans les zones occupées, après avoir été arrachés à leur famille. L'ONG bannie de Russie conteste ainsi la défense de Moscou, qui soutient que ces enfants étaient tous orphelins.

De son côté, le gouvernement ukrainien avance que 240 000 fillettes et garçonnets sont concernés. Une demande d'enquête pour "génocide" Mercredi 21 décembre 2022, l'avocat français Emmanuel Daoud a saisi au nom de l’association française "Pour l’Ukraine, leur liberté et la nôtre", la Cour pénale internationale (CPI) - juridiction chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d'agression et de crime de guerre -, lui demandant d’ouvrir une enquête pour "génocide", révèle France Info.


La radio publique a eu accès à certains éléments de preuve du dossier fourni de l'association, qui démontre que cette politique a été planifiée et est comparable à celle instaurée par la Russie après l'annexion de la Crimée, en 2014. "Toutes les preuves se trouvent là, sous les yeux de l’opinion publique de tous les pays, répertoriées, documentées, exactement comme pour les frappes russes utilisées comme armes de guerre sur les civils ukrainiens", commente cet avocat, qui défend également la famille de Frédéric Leclerc-Imhoff, le journaliste reporter d’images de BFMTV tué en mai dernier en Ukraine, note Le Monde.

Me Emmanuel Daoud poursuit : "Les plus vulnérables parmi eux, des mineurs, sont victimes de déportations ; des adolescents récalcitrants à entonner l’hymne national russe conduits dans des camps de rééducation. Autant de faits qui, en application du statut de Rome [où a été établie la CPI, forment des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité."


"Couper le lien avec leur identité ukrainienne" "Il s’agit d’une déportation forcée à grande échelle pour couper le lien avec leur identité ukrainienne et la Nation ukrainienne", dénonce-t-il. Comment un enfant de 2 ou 3 ans va-t-il retrouver ses parents dans 5, 10 ou 15 ans avec ce nouvel état civil ?


Ces déplacements forcés sont alertant, d'autant qu'une récente loi russe permet la simplification de l'adoption de ces enfants, et le changement de leur lieu de naissance ou encore, de leur nom de famille, afin qu'il sonne "plus russe". L'avocat questionne, très inquiet :